Cathy Ytak nous a écrit pour le prix Tatoulu 2019.
Bonjour à toutes et tous,
Je ne peux être présente aujourd’hui avec vous à Paris.
Si vous avez lu « D’un trait de fusain », vous savez peut-être que je vis désormais en Bretagne, au bord de la mer. C’est de là que j’écris ces mots, alors qu’un goéland traverse le ciel en poussant de grands cris. Je suis très émue de recevoir ce tatou noir pour D’un trait de fusain. Noir comme la mort qui rôdait tant dans ces années quatre-vingt, quand le sida tuait et tuait encore de si jeunes gens, parfois à peine sortis de l’adolescence…
Noir comme la mort, donc, mais aussi joli comme un tatou.
Lorsque j’étais très jeune, j’avais dix-huit, dix-neuf ans, j’ai vécu quelque temps au Brésil. J’ai pu voir de vrais tatous vivants. Il y en avait dans certaines maisons, comme on peut avoir des tortues chez soi, en France. C’est très beau, un tatou.
En 2012, j’ai reçu un « Tatou noir » pour mon roman « 50 minutes avec toi ».
Et aujourd’hui, j’en reçois un pour « D’un trait de fusain ».
Je suis très émue parce que ces livres parlent tous les deux d’homophobie, de liberté d’être, de construction de soi malgré la violence. Et que ce sont des sujets qui me tiennent à cœur.
Etre lu est le plus beau des cadeaux.
Merci donc pour vos lectures, toutes vos lectures.
Merci aussi à mes super éditrices de Talents Hauts, et notamment Jessie Magana. Sans elles, vous n’auriez pas pu lire « D’un trait de fusain ». Et enfin, merci à Marie-Françoise et à toutes celles et ceux qui œuvrent à ce joli prix : vous êtes des passeurs de mots si essentiels à notre travail !
Cathy Ytak
A Saint-Malo, le 21 juin 2019